Aboli depuis 160 ans

Publié le par Pierre-Antoine

La révolution française avait, dans ses idéaux, favorisé la suppression de l'esclavage par la Convention (4 février 1794).

C'est sous la pression des riches planteurs antillais, que Napoléon a rétabli l'esclavage en 1802.
Le profit et les intérêts d'une faible minorité avaient prévalu sur l'intérêt du plus grand nombre et surtout sur la liberté individuelle.

Il a fallut l'acharnement d'un Victor Schoelcher pour qu'un 28 avril 1848, (il y a 160 ans aujourd'hui), le gouvernement de la Seconde République décrète la fin de l'esclavage dans les colonies et possessions françaises.

Il est intéressant de voir l'évolution de l'action de cet homme dans le processus ayant conduit à l'abolition de l'esclavage.

Au début, il prend une simple position que l'on pourrait qualifier d' "attentiste". En effet dans un article de la "revue de paris", il demande de "laisser le temps au temps".
Cette position, il la confirme dans son ouvrage "De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale", affirmant qu'il serait dangereux d'affranchir immédiatement les "noirs", sous prétexte qu'ils ne sauraient pas gérer cette liberté. Allant même jusqu'à préconiser l'usage du fouet pour maintenir l'autorité des maîtres.

Lors d'un voyage dans les colonies à la vue des conditions de vie des "marrons", il changea radicalement sa position sur le sujet et son action.

C'est cet engagement total qui eu le poids nécessaire pour arriver à l'abolition de l'esclavage. Avant, tant qu'il tergiversait, trouvait des raisons d'attendre, rien ne se passait.

S'appuyant sur la douleur qu'il a ressenti en son cœur à la souffrance des esclaves, il n'a pas choisi la voie de la révolution, ni de la revendication violente, mais il a agit sur le Législateur pour que la Loi devienne l'instrument de la Liberté.

Alors que la dénonciation morale de l'esclavage était fréquente sous la plume des penseurs du siècle des lumières, n'allant pas plus loin que la remise en cause du système esclavagiste existant dans les colonies, Victor Schoelcher, lui agit.

Sur "eleutherie" le blog de la liberté, j'ai eu à cœur de donner un "coup de cœur" à cet homme.

J'en profite pour faire un peu d'histoire.

Si l'esclavage est connu depuis la nuit des temps, on le trouve sur le code Hammourabi, il a  traversé les époques et les civilisations sous diverses formes.

De la plus dure, avec les razzias chez les peuplades voisines ou les incursions organisées en commerce dans les terres lointaines.

A la plus subtiles, comme à partir du VIIème siècle chez nous en l'appelant servage.

Mais le résultat était le même, des hommes et des femmes n'avaient pas d'autre choix que de naître, vivre et mourir comme instrument de production entièrement consacré à la richesse d'un seul, fut-il simple duc, comte ou roi, mais toujours classe sociale privilégiée.

On peut même s'interroger sur la condition des ouvriers du début du siècle, qui de père en fils, étaient "attachés" à l'usine des grands capitaines d'industrie. Travaillant pour un salaire qu'ils redonnaient presque intégralement en louant un appartement dans la cité appartenant à "Monsieur", achetant sa nourriture à l'épicerie appartenant au même "Monsieur" qui elle-même s'approvisionnait chez le paysan dont les terres appartenaient toujours au même 'Monsieur" ou à un propriétaire ayant les mêmes centre d'intérêts financiers, quand ce n'était pas à sa famille proche, frère ou cousins.

Et aujourd'hui ? Quand on sait que la majorité de l'économie mondiale est entre les mains d'une minorité… Bref, il ne vaut mieux parfois pas trop commencer à réfléchir sinon on serait obligé de justifier le fouet du licenciement pour asseoir l'autorité du marché…

Quelle que soit la condition de l'homme, qu'il soit né libre ou esclave, pauvre ou riche, il y a toujours en lui une dimension d'esclave, une part dans son âme qui fait de lui l'esclave de ce qui est plus fort que lui.

Ne dit-on pas esclave du travail, de l'argent, de l'alcool, du jeu, de la pornographie ?
Esclave de ses sentiments, de la peur, de la paresse, de la jalousie, etc.

On peut même dire "esclave de la philosophie, des croyances et de la religion :
 "Avec des discours enflés de vanité, ils amorcent par les convoitises de la chair, par les dissolutions, ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes qui vivent dans l’égarement. Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux–mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui." (2 Pierre ch.2 v.18,19)

Mais on ne dit jamais esclave de l'amour, de la joie, de la paix…

Vous ne trouvez pas ça étrange ? Moi non !
"Jésus-Christ dit (…) : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira." (Jean ch.8 v.31,32=

Jeudi, c'est la fête du travail, c'est aussi le jour où le catholicisme commémore l'ascension du Christ ressuscité.
Cette ascension est les prémices de la fin de l'esclavage de la vie terrestre.

Cordialement.

Pierre-Antoine

Publié dans Coup de coeur

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bravo bravo bravo
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